Contrairement à Team, je pense que non seulement les prêts sont essentiels pour nos jeunes est qu'en plus leur durée est souvent trop courte. Chaque cas est différent (développement individuel, contexte sportif et objectif du club...) mais je ne suis pas persuadé que de scotcher des gamins trop forts pour les "espoirs" mais trop tendre pour la Pro A soit profitable pour toutes les parties. S'entrainer est essentiel mais si la finalité est de jouer les bouches trous 5 minutes de temps en temps, est-ce vraiment formateur et épanouissant ? Pour des Koffi des Amagou, combien de Jeremy Leloup ou d'Aaron Cel ? Alain et Pape sont des réussites exceptionnelles du centre de formation mais aussi des talents supérieurs. Faire le grand saut depuis les U21 vers l'équipe première n'est pas la norme. Ce n'est la voie que pour une poignée "d'élus". Ceux qui sont au dessus et pour qui les planètes s'alignent dès le début... La plupart des apprentis basketteurs ont besoin de paliers intermédiaires, un processus qui prend souvent plusieurs années pour se construire mentalement et physiquement, mais aussi pour intégrer les exigences du monde pros en étant parti prenante. Comme apprendre à gérer les impératifs de résultats par exemple (montée ou descente) tout en ayant un vrai rôle. En espoir, tu peux prendre des taules tous les week-ends derrière il n'y a pas voire peu de conséquences. Pareil si le gamin joue 5 minutes un match sur trois, sa responsabilité n'est pas pleinement engagé si l'équipe fanion déjoue. Tout en considérant que nous ne pourrons pas sortir des cracks tous les ans, il faut réfléchir à la fonction (elle est multiple) du centre de formation. Est-ce que le but est que l'équipe 1 puisse piocher dans la réserve pour faire le nombre et ponctuellement la bonifier (quand une pépite explose). Ou cherchons nous à la consolider en intégrant des produits plus "finis". Des jeunes pros, avec ce que ça impliquerait en terme de répartition de la masse salariale puisque dans ce cas de figure il s'agirait de rotations à part entière.
PS: A l'époque où Diot s'engage chez nous n'étions plus la cinquième ou sixième équipe du championnat. On avait l'une des plus grosses masse salariale, si ce n'est pas la première et en plus l'euroleague garantie pendant 3 ans. La perspective de jouer cette compétition a beaucoup pesé dans son choix. Je rappelle aussi qu'Antoine était l'un des plus gros prospect du continent (MVP de l'euro cadet, l'un des leaders d'une génération de fou...). La situation est donc totalement incomparable. Et je ne parlerai pas non plus de la différence de niveau entre la Pro A d'aujourd'hui et celle des années 2000. Je n'ai plus les bilans en tête mais je crois me souvenir où certaines saisons régulières (antérieures aux titres et à l'usure de l'EL) que nous ne perdions pas beaucoup de matchs. Avec un peu de marge sur l'adversaire il était plus facile de lancer les jeunes dans le garage Time. Aujourd'hui, nous n'en avons absolument aucune. Tout ça pour dire qu'il ne suffit pas de les mettre sur le terrain, il faut que les conditions s'y prêtent.