MSB-ASVEL (Saison 2018-2019)

Le hasard, c’est bien connu, fait parfois bien les choses et tel était le cas en cette fin d’après-midi dominicale du mois de mars : pour son millième match contre un club français depuis sa création en 1993, le MSB recevait, devant les caméras de RMC, rien moins que l’ASVEL, le leader du classement de Jeep Elite. Si les Villeurbannais étaient privés de Demarcus Nelson et d’Alpha Kaba, blessés, ainsi que de leur joker, Alexis Ajinça, déjà reparti vers d’autres cieux après une brouille avec son coach, les Manceaux devaient encore, de leur côté, se passer des services de Terry Tarpey qui, décidément, accumule les pépins, cette saison. Alors que les Sarthois restaient sur une courte défaite contre la SIG, suivie d’un nul un peu frustrant contre Bologne, les Rhodaniens, vite éliminés en Leaders Cup, venaient à peine d’essuyer une cuisante défaite en Andorre. Après les dissensions consécutives à l’arrivée de Kendrick, largement rapportées par la presse locale, coach Bart avait choisi d’aligner ses fidèles grognards pour débuter la rencontre : Will, Cam, Valentin, Antoine et Michael…

                               

Les visiteurs s’emparaient d’emblée du ballon, sans réussite pour Kahudi. Dépossédé, Valentin se rattrapait en contrant l’ancien Manceau, au four et au moulin en ces premières minutes. Bilan, pourtant, ouvrait la marque : 0-2. Invisible contre les Italiens, Michael endossait son costume de Juice et, sur un joli flotteur, égalisait à 2-2. Maledon se montrait : 2-4. Antoine servait Will pour un panier & one de bon aloi : 5-4. La maison verte cafouillait quelque peu, tandis que Michael récitait ses games : 7-4. Le meneur américain enchaînait en coupant une ligne de passe, mais Valentin se heurtait à un mur. Jean-Charles ne faisait pas tellement mieux et Valentin récupérait le cuir. Michael trouvait Will dans la raquette : 9-4. Jean-Charles revenait à la charge avec plus de succès que lors de sa précédente tentative : 9-6. Un peu emprunté dans ses dribbles, Will se faisait dérober la balle, tandis que Kahudi donnait l’exemple aux siens : 9-8. Michael coincé entre deux adversaires, alors qu’il remontait le terrain, Maledon, un peu trop confiant, prenait sa chance depuis la tête de la raquette, sans succès. Michael resservait son spécial, sans lasser le public : 11-8. Un triple à la Noua ramenait les deux équipes à égalité : 11 partout. Will s’offrait un nouveau panier garni (2 + 1), avant de céder sa place à Richard, sous les applaudissements d’Antarès : 14-11. Kendrick relayait Valentin. Noua s’illustrait de nouveau, à deux points, cette fois : 14-13. Cam voyait le cercle rejeter un rainbow shot qui était presque entré. Sow en échec, tout comme Kendrick, Richard obtenait deux jets, après avoir provoqué la cinquième faute des Villeurbannais. Contre ses habitudes, le pivot américain signait un piteux 0/2. Petr remplaçait Cam. Noua en échec, Richard combinait avec Kendrick qui s’envolait pour un dunk spectaculaire : 16-13. Si Noua et Kendrick butaient sur les défenses, Lighty entrait dans la danse : 16-15. Michael poursuivait son sans faute : 18-15. Jonathan relayait Antoine. Briki en échec, Richard mystifiait son vis-à-vis : 20-15. Sow ayant fait un pas de trop, Richard creusait un petit écart : 22-15. Mitrovic écopait d’une technique pour quelque remarque acerbe, peu goûtée par le corps arbitral. Michael exécutait la sentence : 23-15. Le score en restait là, malgré un dernier effort de Lighty.
Après une bonne entrée en matière du tandem Will / Michael, le duo Richard / Kendrick avait pris le relais. Les Tangos semblaient très impliqués et c’était de bon augure…


Impeccable sur la ligne, cette fois, Richard poursuivait son chantier, avant de passer le relais à Will : 25-15. Slaughter se rappelait au bon souvenir des amateurs de basket : 25-17. Kendrick lui donnait la réplique : 27-17. Kahudi en échec, Will contré, Bilan à la peine, les défenses montaient en régime. Kahudi envoyait Will au tapis et héritait d’une faute offensive méritée. Serein, Michael profitait de l’aubaine, avant de permuter avec Antoine : 29-17. Kalnietis sortait de l’ombre : 29-19. Si Jo manquait un tir lointain, Petr, d’une claquette, rattrapait l’affaire : 31-19. Kalnietis et Bilan, puis Kendrick en échec, Petr remettait le couvert : 33-19. Si Kahudi (+ 3) sortait l’obusier, Will (+ 2) passait un superbe bras roulé : 35-22. Après une gamelle de Kalnietis, Jo envoyait Petr au alley-oop : 37-22. Mécontent, Mitrovic rappelait ses troupes. Kalnietis restait efficace : 37-24. Valentin relayait Kendrick, mais ratait sa tentative. Cam remplaçait Petr et Antoine Jo. À son tour, Bilan s’offrait un panier garni (2 + 1) : 37-27. Antoine à la peine, Lighty envoyait du lourd : 37-30. Coach Bart prenait un temps mort. Cam (+ 2) et Bilan (+ 2) échangeaient des politesses : 39-32. Will en échec, Valentin écopait de sa troisième faute sur le rebond et manifestait trop vivement son mécontentement, ce qui lui valait une technique en prime. Cependant, Lighty manquait la transformation de la sanction et Galliou, sur la ligne, se contentait pour sa part d’un modeste 1/2 : 39-33. Cam poursuivait son festival, combinant reverse et stepback : 41-33. Jean-Charles faisait parler sa taille : 41-35. Kendrick suppléait Valentin, totalement frustré. Antoine en échec, Kalnietis plantait un triple qui ramenait les maillots verts sur les talons des Tangos : 41-38. Cam tenait son équipe à bout de bras : 43-38. Un peu avant la sirène, Mitrovic rassemblait ses troupes pour définir la stratégie à suivre. Sur un coup d’éclat de Slaughter, l’ASVEL recollait à - 3 : 43-40.
Après un excellent passage de Petr, le MSB, qui comptait pourtant quinze points d’avance, s’était relâché, de sorte que, malgré tous les efforts de Cam, les Rhôdaniens étaient revenus à une possession (Q2 : 20-25). Si les Tangos affichaient une belle adresse à deux points (68% vs 53%), leur faillite derrière l’arc (0/5 vs 4/11) expliquait en partie la remontée de Villeurbanne. Valentin était complètement sorti du match et il allait falloir serrer les rangs…


Les visiteurs ayant confondu vitesse et précipitation, Kendrick lâchait les chevaux et leur donnait la leçon : 45-40. Bilan en échec, puis Will, puis de nouveau Bilan : les deux pivots se neutralisaient, mais une claquette de Galliou, bien placé, relançait Villeurbanne : 45-42. La rencontre était alors interrompue cinq bonnes minutes, suite à l’intervention des secours : un spectateur venait de faire un malaise, sans trop de gravité, apprendrait-on, plus tard, dans la soirée. Michael et Bilan en échec, on pouvait craindre que les joueurs n’aient été perturbés. Pourtant, sur l’action suivante, Antoine retrouvait Michael pour un majoré qui rassurait Antarès : 48-42. Sous le panneau, Galliou restait actif : 48-44. Cam en échec, Will, bien campé sur ses appuis en tête de raquette, bloquait la contre-attaque adverse et cavalait, coast to coast, jusqu’au cercle adverse : 50-44. Les vivats saluait l’exploit comme il se doit… Bilan ne lâchait pas le morceau pour autant : 50-46. Tout près de perdre le ballon, Will héritait d’une antisportive, pour une intervention jugée peu licite, au niveau de la ligne médiane. Si Galliou laissait un jet en route, l’ASVEL recollait au score, grâce à l’incontournable Bilan : 50-49. Richard remplaçait Will. Les Manceaux étaient dans le dur et perdaient le ballon, au bénéfice de Kalnietis : 50-51 ! Pour la première fois depuis longtemps, les Villeurbannais viraient en tête. Pugnace, Cam allait chercher un 2 + 1 qui apportait un peu d’air à ses coéquipiers : 53-51. Sur un jaillissement d’Antoine, Kendrick manquait même une occasion de reprendre un peu le large. Maledon gaspillait un jet sur deux : 53-52. Richard relançait les siens : 55-52. Après une lutte féroce au rebond, Kendrick échangeait des noms d’oiseaux avec Sow. Les hommes en gris renvoyaient dos à dos les deux belligérants, avec une faute technique pour chacun. Slaughter ayant commis un marcher, Jo relayait Kendrick, passablement énervé. Richard et Sow se neutralisaient. Michael relançait la machine orange : 57-52. Maledon en échec, Richard ridiculisait tout la défense adverse : 59-52. Mitrovic stoppait le jeu. Petr remplaçait Cam. Slaughter braconnait deux jets : 59-54. Alors que Petr, Slaughter, puis Richard gaspillaient des munitions, Maledon, sottement négligé, sanctionnait la défense, d’un trois-points bien dosé : 59-57. À quelques secondes de la sirène, Antoine lui rendait la monnaie de sa pièce : 62-57 ! Antarès clamait sa joie…
Au terme d’un combat féroce, notamment dans la raquette, le MSB avait peu à peu repris l’ascendant (Q3 : 19-17). Toutefois, rien n’était encore joué !


Kendrick prenait sa chance, de loin, sans succès, mais, volleyait le cuir qui revenait sur lui vers Petr, qui ne demandait pas son reste : 64-57. Slaughter (+ 3) croyait gâcher la fête en plaçant un triple assassin, mais Jo ripostait pourtant sur le même ton : 67-60. Kalnietis expédiait un vilain airball, tandis que Kendrick se laissait enfermer au niveau de la ligne médiane par deux joueurs adverses. Contrariée, la nouvelle pépite du MSB revenait sur le porteur du ballon pour l’en délester et filait au cercle à toute allure : 69-60. Hélas, Maledon expédiait un nouveau missile et l’ASVEL restait au contact : 69-63. Antoine ayant perdu le ballon, Kalnietis appuyait sur le champignon : 69-65… Décidément, dès que Le Mans prenait ses aises, Villeurbanne haussait son niveau de jeu pour revenir ! Au 2 + 1 de Richard, Slaughter opposait un triple : 72-68 ! Et la balle échappait à Kendrick… Michael relayait Antoine. Par chance, Slaughter se montrait trop gourmand, tandis que Jo, bien démarqué dans le coin, alignait un second majoré : 75-68. Ouf ! Bilan renfilait le bleu de chauffe : 75-70. Quoique bousculé, Kendrick n’obtenait pas la faute espérée, mais Jean-Charles s’emmêlait dans son double-pas. Bilan signait sa quatrième faute et Kendrick célébrait la nouvelle en plantant un triple soyeux : 78-70. Ce diable de Lighty ripostait aussitôt, à trois points, lui aussi : 78-73 ! Jo combinait en pick’n’roll avec Richard, pour un panier & one supplémentaire : 81-73. Sous la pression mancelle, les visiteurs perdaient la possession, que Jo rendait presque aussitôt. Lighty gardait la main chaude : 81-76. Et l’arbitre sifflait un marcher à Michael… Dans les travées, le souffle devenait court. Antoine remplaçait Jonathan, tandis que Jean-Charles utilisait ses grands compas : 81-78… Will relayait Richard. L’’ASVEL étant dans la pénalité, Kendrick transformait deux lancers : 83-78. Cam suppléait Petr. Kalnietis en échec, Kendrick cavalait jusqu’au cercle : 85-78. Kahudi forçait son tir. La balle de Kendrick tournoyait autour de l’arceau, qui la rejetait. Encore 1’42” de souffrance ! Temps mort de Mitrovic. La planche donnait un coup de pouce à Slaughter : 85-80.  Kendrick provoquait une nouvelle faute, mais gâchait un de ses jets : 86-80. Kahudi en échec, Cam manquait un shoot, depuis le coin du terrain. Antoine concédait une “bonne faute” pour interrompre la contre-attaque. Cette fois, Lighty ne trouvait pas le bon geste. Plus que 46”5… Irrespirable ! Cam, très sûr, étalait toute sa classe : 88-80. On commençait à y croire ferme, quand Maledon, après contrôle vidéo, se voyait octroyer trois jets. Alors que le jeune meneur manquait sa dernière tentative, Will héritait d’une faute au rebond : 88-82. À son tour, Kahudi se présentait sur la ligne, ratant — volontairement sans doute — son deuxième lancer : 88-83. La balle glissait entre les mains de Will qui n’avait d’autre ressource que de se jeter au sol. Malheureusement, la possession revenait à l’ASVEL ! Coach Bart interrompait les hostilités pour calmer son monde. Pressé par les Tangos, Slaughter faisait le pas de trop, sans parvenir à shooter… Ouf ! Plus que 7”4 et Michael était envoyé sur la ligne. Et un de chute ! Sur le second jet, cependant, le meneur manceau s’appliquait : 89-83. Slaughter en échec, la sirène retentissait, libérant la joie de toute la salle !


Au terme d’une rencontre bien maîtrisée, mais accrochée jusqu’au bout par le leader villeurbannais (Q4 : 27-26), les Tangos se replacent dans la lutte à distance pour les playoffs et reviennent à la septième place, à égalité avec le BCM, la JL Bourg et le CSP Limoges, en attendant le résultat de la rencontre qui doit opposer le Cholet Basket à la JDA Dijon… Si l’on excepte la contre-performance de Valentin (0 pt/1 rb/1 pd pour -1 d’éval), littéralement sorti du match par la défense hargneuse de Kahudi, tous les Manceaux ont apporté leur écôt : élu MVP, Will 512/9/2/22) a mis l’équipe sur les bons rails, avant que Richard (14/5/1/17) ne prenne le relais dans la peinture, avec l’aide précieuse de Petr (8/4/1/13) et d’un excellent Cameron (11/2/0/11). Cependant, la ligne arrière n’a pas non plus démérité avec un Michael (17/3/1/17) très adroit et un Kendrick (18/3/1/12), en meilleur marqueur, sans oublier Jonathan (6/0/4/7) et Antoine (3/0/5/6), plus discrets, mais ô combien importants dans les moments difficiles. De quoi donner du souci aux Italiens de Bologne, en plein chambardement après leur défaite sur le fil à Cantu, en attendant la Coupe de France, contre Dijon, à Trélazé… Go MSB !