Un article sur William paru dans l'équipe aujourd'hui . La mise à jour est effectuée.
https://www.lequipe.fr/Basket/Article/La-patience-recompensee-de-l-ancien-joueur-nba-william-howard/1458977
Assis sur une des nombreuses chaises noires disposées autour du parquet d'Antarès, William Howard (2,03 m, 30 ans), caresse machinalement ses deux genoux. Ceux-là mêmes qui pendant 519 jours - et deux opérations - l'ont privé de compétition. L'ailier ne nourrit pourtant aucun regret quant à ce hiatus subi en pleine fleur de l'âge, que la reprise fin février avec Le Mans semble déjà faire oublier.
« J'avais mal au genou gauche après ma dernière saison avec l'Asvel (2021-2022), raconte-t-il. À Badalone (Espagne, 5 minutes de jeu au total) la saison suivante, ce n'était plus tenable. Je me suis fait opérer fin janvier 2023. Et lors de ma rééducation, j'ai senti les mêmes douleurs à droite. Je n'ai pas hésité malgré la durée de convalescence, entre 4 et 6 mois. Je suis repassé sur le billard. »
Deux interventions qui ont suscité des inquiétudes quant à la suite de sa carrière. « Je n'ai pas vraiment communiqué dessus, avoue le principal intéressé. Mais c'était deux opérations simples, deux arthroscopies, et j'étais assuré qu'il n'y aurait pas de conséquence. J'ai plutôt bien vécu cette période, où j'ai pu profiter de mes proches. »
Son retour au jeu, le natif de Montbrison (Loire) l'a peaufiné chez ses voisins de Saint-Chamond (Pro B), qui l'ont accueilli à l'entraînement en début d'année. Pendant ce temps, ses représentants scrutaient les opportunités. Aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un joueur sevré si longtemps de basket, Howard a fermé quelques portes : « Je voulais un projet où je pouvais jouer poste 3 (ailier) et pas poste 4 (ailier-fort), justifie-t-il. À mon âge, si je m'y installais, je n'en sortirai plus et j'aime encore avoir le ballon en main. » Roanne a ainsi été éconduit et, avant même d'envisager une pige à l'échelon inférieur, le MSB s'est présenté. Tardivement.
Sur la pile des CV étudiés par le club sarthois, mal en point avant la date limite de validation des nouveaux contrats, le 29 février, celui d'Howard n'était pas prioritaire. « Nous voulions faire revenir (le Jamaïquain) Tyran De Lattibeaudière », concède Vincent Loriot, directeur sportif du MSB, qui a ensuite écarté une option russe. Le recrutement de l'international français (5 sélections) s'est quasiment fait à l'aveugle.
« Saint-Chamond nous avait envoyé une vidéo d'entraînement, se souvient Loriot. On a tout de suite vu qu'il restait beaucoup de travail. » Quelques entraînements à Antarès ont suffi à convaincre l'entraîneur Elric Delord : « On a pris un gros risque, sourit le technicien. Mais je savais aussi toute l'expérience qu'il allait nous apporter : il a connu la NBA (2 matches avec Houston), l'Euroligue... Humainement, il est puissant. Il a tout de suite été un relais sur le terrain. Je n'ai pas besoin de lui expliquer les choses deux fois. Et de ce que je vois au quotidien, il a clairement le potentiel pour redevenir le joueur qui avait fait gagner le titre à l'Asvel en 2022 (sur un contre décisif puis une interception en toute fin de match 5 contre Monaco). »
La magnifique copie rendue à Blois la semaine dernière (27 points, 8 rebonds, 6 passes, 38 d'évaluation et une victoire 80-78), n'a fait que renforcer l'impression. « En nous aidant à gagner ce match et le précédent contre Roanne (90-80, 18 points), ce qui nous a permis de faire un grand pas vers le maintien, je peux déjà dire que notre pari est gagné », exulte Loriot.
Howard rêve d'Euroligue
Howard se refuse pour l'heure à établir le même constat. « Je ne suis pas encore à 100 % physiquement, avoue-t-il. Et tant que je n'aurais pas trouvé de la régularité dans mes prestations, que Le Mans ne sera pas à l'abri, je ne pourrais pas considérer que mon retour est complètement réussi. » En cochant toutes ces cases, il ambitionne, surtout, d'être sollicité par des clubs d'Euroligue, qu'il espère « retrouver le plus vite possible ».
Une prestation aboutie ce samedi contre Paris (21 heures) - qui l'avait par ailleurs sollicité l'année dernière - ne passerait pas inaperçue. D'autant que les Sarthois s'attendent à ce que leur joker émergent soit ciblé par le club de la capitale, qui prépare sa finale d'Eurocoupe à venir contre Bourg-en-Bresse (les 9, 12 et 15 avril). L'occasion parfaite de confirmer ce retour au premier plan, à moitié validé d'une phrase glissée malicieusement à Loriot le week-end dernier : « Pas mal pour un plan C ! »