Compte-rendu du match contre l'ASVEL

Eh oui, le vert était de rigueur, ce soir, à Antarès : échaudés par une abominable série de défaites à domicile, les supporters manceaux arboraient des visages d’une couleur proche de celle des maillots adverses ! Bien sûr, il y avait l’arrivée de Michailis Kakiouzis, ovationné comme il se doit, mais on sentait que le doute hantait les esprits... Dans le camp d’en face — à peine mieux loti que le MSB en championnat, mais dans une situation très délicate en Eurocoupe —, on ne devait pourtant guère voir la vie en rose... Vae victis : pour les deux équipes, c’était le match à ne pas perdre !

D’entrée, c’était le coup de théâtre : l’ASVEL était privé de deux de ses vedettes ! Davon Jefferson, qui s’était entraîné, n’entrerait pas en jeu ; quant à Matt Walsh, le serial shooter, lui aussi resterait sur le banc, la casquette vissée sur la tête... Yogg-Sototh avait-il déchaîné quelque force occulte ? se demandait, en son for intérieur, le Dunk, votre humble serviteur... En tous cas, Fofana sautait plus haut qu’Alain et c’était la Maison verte qui portait la première attaque par Tillie, qui manquait le cercle... Captain JP donnait alors le ton de la partie et enfonçait proprement Fofana pour ouvrir la marque. Westermann ayant échoué au tir, Antoine était tout prêt de perdre la balle, mais se reprenait et servait JP, pour un second panier tout en puissance ! 4-0... Si Hammonds ouvrait ensuite le compte de son équipe, Alex répondait du tac au tac : 6-2. Gélabale entrait dans la danse (+ 2) et, après une tentative avortée de Charles, Fofana égalisait ! Alain se montrait ensuite malhabile, tout comme Tillie, malgré le rebond offensif de Fofana, après quoi, Captain JP, toujours lui, faisait danser un petit air de samba aux deux grenouilles chargées de s’occuper de son cas, avant de déposer tranquillement son offrande dans le filet, avec un lancer en prime, s’il vous plaît : 9-6 ! Si Westermann était en délicatesse au tir, Tillie faisait un gros chantier au rebond offensif et provoquait des fautes. Ben entrait à la place de Charles et, sur ces entrefaites, Hammonds prenait Alex de vitesse et scorait. JP, lui, ratait son coup et Tillie enchaînait à deux points : l’ASVEL passait devant ! Alors que Marco venait de remplacer Antoine, Alex et Gélabale rivalisaient de maladresse... L’Américain, toutefois, réagissait vite et, sur l’action suivante, obtenait un lancer bonus sur un joli jump shot. À 12-10, JD sortait JP et Antarès applaudissait à tout rompre l’entrée sur le parquet de Michailis. Un peu de cuisine grecque, après la mise en bouche brésilienne, ne pouvait pas faire de mal... Son premier ballon passait à Marco, puis à Ben, qui, bousculé, se retrouvait sur la ligne des lancers. Si la réussite n’était que de 50%, Alain se saisissait du rebond et offrait, sans succès, une nouvelle chance à son partenaire. Avec l’aide de la planche, Tillie, du haut de ses échasses, poursuivait son travail de sape (+ 2) et, Michailis ayant perdu la balle, au grand désarroi du public, Hammonds redonnait l’avantage aux siens : 13-14. Alain, peu inspiré au tir, manquait encore la mire, tandis que Zizic lui faisait la nique avec deux points, plus le bonus : 13-17 ! L’affaire tournait au vinaigre : si l’ASVEL perdait des ballons, les Tangos peinaient à les exploiter correctement, à l’instar de Marco, puis de Michailis, loin derrière la ligne. Heureusement, Charles entrait deux points et, remonté comme un ressort, arrachait le cuir des mains adverses pour égaliser avec classe : feinte, double pas en pivot et reverse ! Sur une interception de Michailis, il avait même l’occasion de replacer son équipe en tête, mais son effort n’était pas récompensé et le score demeurait de parité : 17-17. Ce premier quart temps était indécis : si le MSB récupérait beaucoup de ballons dans l’entre-jeu, il était loin de faire la loi au rebond et les jeunes pousses vertes, avec Tillie en cactus, bien enraciné dans les plates-bandes sarthoises, jouaient crânement leur chance.

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Captain JP à la lutte

Le deuxième quart temps débutait sur une configuration inédite : Thierry, Marco, Antoine, Charles et Michailis. Charles tentait en vain sa chance, Marco interceptait une passe, se faisait à son tour subtiliser une balle que Charles, très pugnace, récupérait ! Antoine tardait à ouvrir son compteur, contrairement à Thierry qui replaçait le ballon dans la bonne direction : 19-17. Sous la pression de Marco, Jackson battait en retraite dans sa zone et, sur la relance, Michailis faisait admirer le trois points à la mode hellène, pour le plus grand plaisir de l’assistance, qui lui pardonnait presque son air ball de l’action suivante : 22-17. Gélabale venait de sonner la révolte villeurbannaise (+ 2), quand, à nouveau, Michailis fit lever le public en adressant à Antoine une passe vraiment... extra pour un tir primé qui fit sans doute autant de bien à l’intéressé qu’à ses partenaires : 25-19 ! Et comme la balle était encore retombée entre des mains mancelles, Michailis, tel un danseur de sirtaki (OPA !!!), effectuait un reverse qui achevait de conquérir ses supporters ravis : 27-19. Ghrib prenait un temps mort à 6’55” de la mi-temps, mais rien n’y faisait : Thierry et JP conjuguaient leurs efforts pour bloquer Tillie. Si Antoine n’aggravait pas le score, Tillie ne faisait pas mieux et JP échouait lui aussi, avant qu’Alex ne débloque la situation : 29-19. Gélabale redonnait un peu d’oxygène aux siens, mais, sur une passe d’Alex, Marco, bien démarqué dans le coin, envoyait un trois points aux effets défoliants : 32-21 ! Après une série de balles perdues de part et d’autre, Thierry enfonçait le clou à 34-21, avant qu’Antoine n’en fasse autant, après une magnifique interception : 36-21 ! Marco, véritable accélérateur de particules, était partout et apprenait à Zizic la fable du Lion et du Moucheron ! Seul Gélabale (+ 2) surnageait dans le bouillon vert que son équipe était en train de boire. Le cercle ayant repoussé un bras roulé d’Alain, Zizic se rappelait toutefois à l’attention générale en ajoutant dans l’escarcelle de l’ASVEL un panier bonifié : 36-26. Il restait 2’6” avant la pause et Alex, très volontaire, redonnait un peu de marge aux siens : 38-26. Gélabale, impérial à deux points, se montrait moins adroit derrière l’arc, mais une faute d’attaque d’Alain permettait à Hammonds de suppléer cette défaillance : 38-28. Si Marco, puis Michailis, malgré un rebond offensif de JP, rataient ensuite la cible, Alex interceptait une passe hasardeuse de Lacombe et filait au panneau : 40-28 ! Douze points d’avance à la mi-temps, cela faisait longtemps qu’Antarès n’avait pas été à pareille fête. Certes, tout n’était pas parfait, l’ASVEL était même plus adroit que le MSB (46% aux tirs contre 48...), mais l’activité de JP, de Marco et d’Alex, les bons passages de Charles ou de Michailis, les rebonds d’Alain, joints aux efforts d’Antoine ou de Thierry, tout cela semblait positif, avec un joli 23-11 dans ce quart temps !

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Alex au rendez-vous !

La reprise permettait à Westermann, bien servi par Zizic, de débloquer enfin son compteur, mais Alain répliquait sans délai, avant de contrer magistralement l’imprudent Fofana. Un air ball signé Hammonds permettait à JP de relancer la machine : 44-30. Un contre d’Alain, un échec d’Alex et un flop de Zizic plus tard, Gélabale rompait la spirale de maladresse des deux équipes (+ 2). Une faute de Zizic offrait pourtant deux lancers à JP : 46-32. Fofana s’essayait lui aussi à l’air ball et Gélabale envoyait Alain sur la ligne. À 48-32, les esprits les plus chagrins commençaient à y croire, même si le concours de tirs ratés se poursuivait : Westermann, puis JP tentaient en vain leur chance... Imperturbable, Gélabale poursuivait son show (48-34), mais, peu après, sur un écran bien posé par Alain, Alex dribblait de côté, ajustait sa mire et expédiait un missile dans le camp retranché adverse ! Antarès jubilait ! Le bougre avait dit qu’il serait prêt en décembre, on y était et, incontestablement, il faisait un de ses meilleurs matches ! Hammonds lui répondait illico sur le même ton, mais Alex remontait derechef à l’assaut et ajoutait deux points à ses statistiques : 53-37. Après une faute de Michailis, comme le buzzer allait retentir, l’inévitable Gélabale démontrait encore toute sa classe (+ 2). Il récupérait même la balle, après une faute d’attaque d’Alain, mais ne parvenait pas, cette fois, à atteindre son but. Thierry réussissait un lancer sur deux, mais Zizic s’étant fracassé sur la défense mancelle, Michailis — drive, feinte de tir et shoot à deux points — se rappelait à son bon souvenir. Timeo Danaos... À 56-39, personne ne semblait disposé à se relâcher, à l’exemple d’Alex, bâché par Hammonds, se démenant comme un diable pour récupérer son bien ! Thierry, puis Tillie manquaient chacun un tir, avant que le premier ne concède une série de lancers au second (1/2), qui portait le score à 56-40. Sans se laisser émouvoir, Marco adressait aussitôt une passe millimétrée à Michailis, qui aggravait encore la marque (58-40). Une faute d’attaque de Tillie ayant restitué l’avantage aux Tangos, on vit alors ce spectacle admirable : planté dans la raquette adverse, Michailis donnant du geste et de la voix, replaçait Thierry, coordonnait les mouvements de ses partenaires et obtenait que la balle parvienne à Antoine. Bien que le shoot fût manqué, un frisson parcourut la foule : ce patron qui lui faisait défaut, le MSB l’avait enfin trouvé ! Les visiteurs encaissaient un 18-12 dans le quart temps : tous les indicateurs étaient… au vert !

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Le MSB a sans doute trouvé un catalyseur

Sitôt la remise en jeu effectuée, Marco et Thierry acculaient le porteur du ballon le long de la ligne et le lui arrachaient ! Le petit ludion du MSB orchestrait alors une superbe combinaison : la balle filait vers Antoine qui transmettait instantanément à Ben démarqué qui ajustait tranquillement un rainbow shot, soulevant un tonnerre d’applaudissements ! À 61-40, la cause était entendue, d’autant que Lacombe, transparent, échouait piteusement. Esseulé dans un coin le long de la ligne, Michailis envoyait nonobstant un air ball qui offrait à Hammonds l’occasion d’éviter l’humiliation : 61-43. Cette mauvaise séquence se poursuivait pour les Manceaux : à une “gamelle” de Marco succédait une claquette de Tillie (61-45) qui agaçait coach JD ! Fut-ce l’effet du temps mort ? Sur une combinaison exécutée comme à l’entraînement, Ben expédiait un petit bijou en cloche qui rapportait aux siens trois points supplémentaires ! Alain se signalait ensuite avec un beau contre sur Zizic, avant que Gélabale ne fasse de nouveau parler sa classe sur un reverse somptueux : 64-47. Après une faute de Ben — très pugnace en défense — et un échec de Hammonds, Marco ramenait à lui la ferveur des supporters en ajoutant un tir primé supplémentaire à sa prestation : 67-47. Les hommes verts, néanmoins, entendaient vendre leur tunique aussi cher que possible, à l’exemple de Hammonds (+ 2), puis de Tillie, sur un alley-oop avec Gélabale. Ce dernier réussissait même à faire siffler la cinquième faute de Ben, sous les huées du public, et transformait ses deux lancers : 67-53. La bataille était rude, mais, après un essai trop court, Marco réceptionnait son propre rebond, repartait en drive dans la peinture et diligentait une extra pass vers Antoine qui soulevait l’enthousiasme. Antarès était debout ! La bagarre continuait : échec de Hammonds, faute de Tillie, puis de Zizic sur Marco et deux points de Charles, revenu aux affaires, sur un reverse très élégant... Là-dessus, Marco écopait de sa quatrième faute et regagnait le banc sous les vivats, tandis que la foule, entraînée par les Félins, scandait son nom ! Henri, pour quelques secondes, entrait sur le terrain. Antoine ayant échoué, comme Hammonds avant lui, dans sa tentative, Gélabale, incontournable, entrait enfin un tir primé, comme pour achever de révéler l’étendue de ses talents : 72-55. Aux pivots allait revenir l’honneur de mettre un terme au match, Tillie, auteur d’une bonne prestation, répondant une dernière fois à un splendide bras roulé de captain JP. Score final : 74-57.

Bien emmenés par Gélabale (22 points et 26 d’éval), Hammonds (16 pts) et Tillie (9 rebonds), les hommes verts, privés de Jefferson et de Walsh, auront tenu la dragée haute au MSB durant le premier et le dernier (perdu 16-17 !) quarts temps. Pour le MSB, ce premier succès de la saison, à Antarès, n’est pas pour autant une victoire au rabais : les 28 points de Vassalo à Antarès, lors du tour préliminaire de l’Euroleague, n’avaient pas empêché la défaite de l’ASVEL. Si Walsh ou Jefferson avaient participé au match, Gélabale ou Hammonds auraient été moins en vue et les Manceaux l’auraient probablement emporté, de toutes façons. Là où la maison verte s’appuie sur des individualités, le MSB présente, en effet, un collectif qui, peu à peu, dans la douleur, s’affirme. Alain et Thierry sont précieux au rebond et en défense, JP retrouve son adresse et Alex, MVP du match, continue de monter en puissance, Ben et Charles sont des sources de danger encore intermittentes, mais effectives, le tandem Marco/Antoine commence à trouver ses marques et Michailis semble en mesure d’apporter une greek touch qui pourrait bien souder encore un peu plus le groupe. Allez Le Mans !

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À Antarès, c'était Noël avant l'heure !