Je ne sais pas trop où mettre cette itw de Christophe Le Bouille dans le ML donc je déterre un vieux topic : https://www.ouest-france.fr/sport/basket/le-mans/basket-christophe-le-bouille-president-du-msb-je-ne-peux-pas-etre-satisfait-a-100-pourcent-3c186524-a3f7-11ee-9c1f-9c2fef22f9fa
« Le Maine Libre » : À mi-saison, le MSB a pris in extremis la 8e place en Betclic Élite, qualificative à la Leaders Cup ; du côté de la Ligue des champions, direction les play-in après le 2e rang en phase de groupe… Les résultats bruts sont plus que satisfaisants.
Christophe Le Bouille : « Les deux échéances de mi-saison sont atteintes, avec ce ticket à la Leaders Cup même si ça a été sur le gong. Il fallait attendre le match face à la JDA Dijon (victoire 76-67, le 23 décembre) pour tirer un premier bilan car ça change l’avis. Maintenant, il faut concrétiser l’avantage du terrain en Europe pour rejoindre le top 16, car s’arrêter en barrage (face aux Grecs de Promitheas Patras), ce serait une déception. L’objectif n’était pas que d’aller en Coupe d’Europe, on veut essayer d’y faire quelque chose. On a lutté pendant des années pour y revenir, on y est cette année, donc il faut poursuivre avec ambition. D’un point de vue comptable, le bilan global est positif. »
Malgré les résultats, êtes-vous totalement comblé ?
« Je ne peux pas être à 100 % satisfait de ce qu’on a produit. Il y a des choses qui nous ont marqués, des moments plutôt… Je pense forcément à la deuxième mi-temps contre le Falco Vulcano Szombathely en BCL (défaite 63-81 à Antarès, le 7 novembre) qui a été terrible, je pense au dernier quart face à Saint-Quentin encore à domicile qui a aussi été terrible (revers 76-77, le 16 décembre), le match à Paris (déroute 112-71, le 27 septembre)… C’est la seule fois où j’ai senti une forme d’impuissance, de la 1ère à la 40e minute. Elric Delord (le coach) a souvent évoqué à juste titre des difficultés à bien finir les rencontres. Saint-Quentin, on perd que d’un point mais on ne mérite vraiment pas de gagner.
Globalement en termes de jeu, on trouve souvent de belles phases, alors oui sur certains passages, on est un peu plus dans le dur, mais je pense qu’on est pour l’instant à notre place. Il nous manque une ou deux victoires en championnat pour remplir notre objectif. On avait annoncé qu’il y avait quatre clubs qui allaient être au-dessus, trois certains (Monaco, Paris, Asvel) et sûrement Bourg qui allait prendre le lead des poursuivants, ce qui est le cas. Après, de la 5e avec aujourd’hui Nanterre à Gravelines-Dunkerque, 17e et avant-dernier, il n’y a pas grand-chose. Je mets de côté Boulogne-Levallois qui a l’air en délicatesse. Chaque victoire est importante, encore plus cette année avec ce championnat ultra-serré. Pour les observateurs, c’est passionnant à suivre. Pour moi, c’est juste stressant (sourire). »
Quelles sont les explications des bas qu’a pu connaître le MSB ?
« Ça tient aussi à la Coupe d’Europe, et ce n’est pas une excuse, surtout pas, mais on ne peut pas travailler autant qu’on voudrait pour bosser les automatismes. Beaucoup de joueurs ne sont pas aguerris aux joies de la Betclic Élite et à la dureté de ce championnat. Ça prend un peu de temps à prendre complètement, mais je me veux optimiste pour la deuxième partie car le travail va porter ses fruits. »
Le manque d’expérience est aussi un facteur…
« Oui je suis d’accord, c’est aussi mon sentiment. On manque d’un peu plus de vécu. On sait qu’il nous manque des vétérans mais quand on avance dans le recrutement, parfois on doit faire autrement. On aurait voulu un meilleur mix, mais ce n’est pas totalement délibéré. On s’adapte au marché. On est toujours en éveil pour saisir les opportunités même actuellement, mais il faut faire attention à l’équilibre du groupe, à la hiérarchie établie… Le but n’est pas de créer de la frustration en recrutant un joueur, surtout en cours de saison. »
Depuis qu’Elric Delord est en place, c’est la première fois qu’il y a eu autant de bouleversements à l’intersaison. Ça a joué sur les prestations de l’équipe notamment dans l’entame de l’exercice. Ces nombreux changements étaient une décision sportive ou contrainte ?
« Il y a les deux. On a fait le choix de ne pas proposer une prolongation à certains, en revanche, il y a des joueurs pour lesquels on a subi le départ. On aurait par exemple souhaité garder Matt Morgan, Terry Tarpey et Tres Tinkle. Pour Josh Carlton, il y avait du pour et du contre, mais ses souhaits de rémunération n’étaient pas du tout raisonnables. On aurait aimé garder une ossature plus importante de l’an dernier car le jeu avait été bon, mais on ne peut pas tout faire. Et même si on avait la Ligue des champions à proposer, on ne pouvait pas lutter sur tous les tableaux. »
Le MSB se doit d’être innovant sur le marché des transferts. Lorsque le club trouve une bonne pioche, le but est d’essayer de la prolonger le plus rapidement possible afin de ne pas renouveler sans cesse l’effectif ?
« Le staff aimerait car ça permet de gagner un temps précieux sur le travail collectif, c’est évident. Sauf que la volatilité du marché fait que les joueurs ne sont pas tous prêts à s’engager sur le moyen terme. Il faut aussi avoir à l’esprit qu’une mentalité américaine, c’est aussi de se dire, je joue un an et je me remets sur le mercato pour voir si je peux engranger plus. Il y a des exceptions, on a pu le voir ces derniers temps avec Kaza Kajami-Keane, Scott Bamforth… Ce n’est donc pas impossible, mais là avec le groupe actuel, il est encore un poil tôt. Je pense qu’on a besoin d’en voir un peu plus avant de faire le pari de proposer des prolongations. Sachant qu’en juin 2024, tous nos JFL (joueurs formés localement) ou presque sont déjà sous contrat. Après, il ne faut pas exclure que des étrangers de cette saison veuillent rester avec nous et qu’on ait ce désir aussi. »
Que faudrait-il au MSB pour avoir une saison réussie ?
« En premier lieu, les play-offs en championnat (finir dans le top
. Je sais que je peux avoir une image de rabat-joie, mais la Betclic Élite est d’une densité incroyable. Je comprends que nos supporters en veulent toujours plus et qu’ils ne comprennent pas toujours qu’on n’aille pas plus haut mais il y a une réalité économique. C’est très très dur, donc si on va en phase finale, ce sera déjà une saison réussie. Après, on sait très bien que si on finit 8e et qu’on joue Monaco, ça va être déséquilibré mais sait-on jamais et, surtout, on n’est pas obligé de terminer 8e… L’exercice sera pleinement un succès si on atteint aussi le top 16 de la Ligue des champions. De plus, j’aimerais qu’on soit un peu plus consistant à domicile. La rencontre face à Saint-Quentin m’a fait beaucoup de peine, je n’ai vraiment pas aimé ce que j’ai vu ce soir-là devant notre public. Donc, il faut éviter de voir ce genre de prestation au Mans. »
Ce mercredi à 21 heures, Le Mans se déplace chez le voisin choletais. Un mot sur ce derby ?
« Ça reste Cholet donc ça met toujours un petit grain de sel supplémentaire pour pimenter l’avant-match. L’ambiance va être très chaude à La Meilleraie avec une salle à guichets fermés. Je me souviens que l’an dernier, on n’avait pas beaucoup entendu les supporters là-bas parce qu’on avait eu un Matt Morgan exceptionnel qui était en apesanteur (30 points pour l’Américain et un triomphe 83-103 à Cholet, le 4 février 2023). Cette année, ils ont remporté la première manche chez nous après prolongation (85-88, le 21 octobre). Ils ne l’ont pas volé, ils ont eu de la réussite à la fin du temps réglementaire, mais on ne peut que s’en prendre à nous-mêmes. Là, on est ex aequo avec eux au bilan (8 victoires pour 9 défaites), donc ça peut être un match bascule. »