MSB-NIZHNY NOVGOROD (Poule de BCL 2018-2019)

Éliminés de la Leaders Cup malgré un match splendide contre la JDA Dijon, le MSB connaît quelques turbulences : coach Bart qui avait délibérément opté pour un effectif réduit dit maintenant vouloir deux joueurs supplémentaires, et critique sans aménité Richard Hendrix, alors que le président Le Bouille, ouvert au recrutement d'un unique renfort, exclut de couper son pivot américain. En BCL, au moins, en ce mardi soir maussade, les choses étaient claires : vaincre, si possible de 15 points pour reprendre aux Russes le point average ou disparaître de la BCL… Sur le parquet, Cam, Valentin, Antoine et Michael entouraient Will, titularisé au poste 5.



Si l'entre-deux se révélait favorable, Will se mettait rapidement à la faute, de sorte que c'était Komolov qui ouvrait la marque : 0-2. Cam en échec, le même Will arrachait le cuir des mains de Strebkov. Cam profitait de l'aubaine : 2-2. Après une nouvelle interception de Will et un deuxième tir raté de Cam, Dragicevic entrait dans le match : 2-4. Antoine, puis Strebkov, de loin, bombardaient sans réussite. Dragicevic contrait sèchement Valentin. Komolov à la peine, Valentin retournait au charbon, mais la même cause produisait le même effet, sauf que la balle revenait vers lui pour un triple salutaire : 5-4. Emporté par l'adrénaline, Will signait sa deuxième faute en tentant de stopper Dragicevic. Richard prenait le relais. Baburin filait au cercle : 5-6. Valentin lui rendait la monnaie de sa pièce : 7-6. Dragicevic butait sur Richard. Antoine ayant pris un tir douteux, Dragicevic prenait sa revanche : 7-8. Peu inspiré, en manque de rythme, Antoine récidivait, presque à l'arrêt. Dragicevic insistait : 7-10. Sentant le danger, Michael expédiait un trois-points de bon aloi : 10 partout. Strebkov ripostait sur le même ton : 10-13. Antoine multipliait les mauvais choix. Richard tentait la claquette, mais le cercle pliait et renvoyait le ballon. Jonathan remplaçait Antoine. Dragicevic et Richard échangeaient des politesses : 12-15. Cette fois, Richard stoppait Dragicevic. Terry suppléait Valentin et Petr Cam. Le jeu manceau était trop statique. Terry se débarrassait de la balle contraignant Richard à tenter sa chance au dernier moment dans une position peu favorable. Strebkov allumait une mèche : 12-18. Richard dansait autour de Dragicevic : 14-18. Popov laissait un lancer en route : 14-19. Strebkov se voyait trop beau. Richard se jouait de son vis-à-vis et obtenait le & one, après quoi coach Éric le rappelait sur le banc, suscitant l'incompréhension générale dans les tribunes : 17-19. La fenêtre s'étant ouverte, Jonathan plantait un majoré : 20-19. Hummer en échec, Dragicevic bousculait Petr : 20-21.
La défense mancelle était trop laxiste et Dragicevic en profitait. Heureusement, la productivité offensive de Richard avait permis au MSB de rester à flot.


Les Sarthois bayant aux corneilles, Baburin sortait l'artillerie : 20-24. Cam suppléait Valentin. Petr, qui occupait le poste 5, manquait son shoot et enchaînait sur une faute offensive, avant de se faire rappeler sur le banc. Richard le remplaçait. Michael cédait sa place à Antoine. Suite à un jaillissement de Terry, Richard plaçait un one hand shot tout en toucher : 22-24. Hummer restait stérile. Le corps arbitral accordait un panier à Terry, contré en phase descendante : 24 partout. Cam répondait à Perry : 26 partout. Dragicevic trouvait un second souffle : 26-28. Sur un reverse splendide, Cam ramenait les siens à égalité. Gerasimov mitraillait de loin, inutilement. Richard redonnait l'avantage au MSB : 30-28. Astapkovic pointait le bout se son nez : 30 partout. Richard et Perry en échec, Cam relançait les siens : 32-30. Dragicevic imposait son physique de bûcheron : 32 partout. Michael relayait Jonathan. Antoine, à huit mètres, gaspillait des munitions. Baburin lui donnait la leçon : 32-35. Coach Bart rappelait ses troupes. Michael envoyait une passe pourrie vers Richard qui rétablissait la situation en bâchant Popov. Michael allait chercher deux jets, vite transformés : 34-35. Valentin remplaçait Terry. Richard récidivait sur le pauvre Popov. Si Perry et Michael rivalisaient de maladresse, le second parvenait à se saisir du rebond pour placer un flotteur : 36-35. Après une gamelle d'Astapkovic, Cam bernait son ange gardien et obtenait le panier et la faute : 38-35. Le coach russe interrompait la partie. Baburin et Cam organisaient un festival de tirs derrière l'arc : 41-38. Les Tangos poussaient les visiteurs au bout des 24 secondes. Hélas, Michael expédiait un horrible airball. Avec 1''9 à l'horloge, le coach russe prenait un temps mort. Le MSB avait trois fautes à donner, mais la balle parvenait quand même à Strebkov qui, du milieu du terrain, sur d'un geste étrange, entre louche et bras roulé, passait un incroyable buzzer beater que les hommes en gris validaient : 42-41 !
Parfois maladroits (52 % vs 57), les Manceaux restaient devant (Q2 : 22-20), malgré ce coup du sort (53 vs 48 à l'évaluation). Cam et Richard faisaient l'essentiel du job.
 

La seconde mi-temps démarrait sur une série d'échecs : Cam, Perry, puis Valentin, parti à l'aventure, se heurtaient aux défenseurs. Dragicevic remettait le bleu de chauffe : 42-43. Cam, puis Komolov à la peine, Richard redonnait l'avantage aux Manceaux : 44-43. Strebkov, Michael et Astapkovic gaspillaient des munitions. Antoine signait une faute offensive, mais Dragicevic trouvait Richard sur sa route. En fin de possession, ce dernier manquait un tir lointain et permutait avec Will, frais comme un gardon. Perry passait deux jets : 44-45. Valentin dégainait de loin, sans succès, mais Antoine stoppait la remontée du ballon et Michael déposait un flotteur : 46-45. Hummer entrait un bras roulé, sur la tête de Will : 46-47. Cam restait métronomique : 48-47. Perry en échec, Valentin, en deux temps, marquait sous le panneau : 50-47. Perry grappillait deux jets : 50-49. Après un double cross pour se débarrasser de son adversaire direct, Cam obtenait le 2 + 1 : 53-49 ! Les Tangos, enfin, resserraient les rangs et le public poussait. Sous les huées, Nizhny Novgorod égarait le ballon. Cam et Baburin donnaient des signes de fatigue. Valentin filait au cercle : 55-49. Le coach russe stoppait le jeu. Dès la reprise, les Tangos harcelaient leurs adversaires et récupéraient le cuir. Déstabilisé sous le panneau, Valentin réussissait un tir acrobatique et obtenait le bonus : 58-49. Un missile de Baburin tempérait la liesse générale : 58-52. Cam restait concentré : 60-52. La défense du MSB se faisait hermétique et récupérait la balle. Cam, virevoltant, alignait les gestes d'anthologie : 62-52. Perry confondant vitesse et précipitation, Will servait Antoine, qui retrouvait ses sensations au meilleur moment pour placer son special big shot : 65-52. Le bruit montait encore dans Antarès et Strebkov cafouilait.
Enfin agressifs en défense, les Tangos semaient le doute dans l'esprit de leurs adversaires (Q3 : 23-11). Cam flottait sur un nuage.
 

À la prise à deux sur Dragicevic (enfin…), les Russes répliquaient par une boîte sur Michael qui faisait le pas de trop. Perry en échec, Antoine plantait un deuxième triple qui déchaînait le public : 68-52 ! Seize points d'écart : l'exploit paraissait en vue ! Pourtant, Dragicevic ne l'entendait pas de cette oreille : 68-54. Michael en difficulté, Perry reprenait du poil de la bête : 68-56. Antoine en échec, Perry manquait la passe de deux, mais son équipe conservait la possession. Jonathan remplaçait Antoine. Strebkov en échec, Will trouvait un trou de souris et s'y faufilait : 70-56. Jonathan en échec, Baburin, en mode all star, ajoutait un majoré supplémentaire à son tableau de chasse : 70-59. Michael était dans le dur et Dragicevic restait inarrêtable : 70-61. Antoine, qui venait de relayer Michael, contournait la défense adverse : 72-61. Strebkov ne trouvait plus la mire. Jonathan cavalait jusqu'au cercle et obtenait le & one : 75-61. Une faute d'Antoine sur une tentative lointaine offrait trois lancers à Komolov : 75-64. La tension grimpait ! Cam laissait un jet en route : 76-64. Komolov en échec, Antoine retrouvait ses ailes et faisait lever Antarès sur un superbe trois-points] Strebkov reprenait haleine : 79-66. Sur la ligne, Valentin se contentait d'un petit 1/2 : 80-66. Baburin marquait, dans le petit périmètre : 80-68. Antoine lui rendait la pareille : 82-68. Astapkovic en échec, Cam écopait d'une faute offensive. A 2'21'' de la fin, le suspens devenait insoutenable. Astapkovic, à son tour, ratait un lancer : 82-69. Cam et Baburin, les meilleurs marqueurs de la rencontre, rataient leurs tentatives respectives.Antoine, cependant, offrait un caviar à Jonathan, qui ne tremblait pas : 85-69. Le coach adverse stoppait tout. Astapkovic en difficulté, Baburin frappait comme la foudre : 85-72 ! Irrespirable ! Valentin allait glaner deux précieux jets, à 2/2 : 87-72 ! 45'' encore… mais Dragicevic renaissait de ses cendres : 87-74… Alors que l'arceau refusait un lay up de Valentin, Will bondissait pour claquer le ballon dans le filet : 89-74. Ouf ! Plus que 4''9 de souffrance. Assez pour un temps mort russe… La balle était en jeu, Will l'arrachait des mains qui la détenaient, le MSB tenait sa victoire et son point average !




Au terme d'un match épique (Q4 : 24-22), les Tangos poursuivent leur parcours en BCL. Avellino, déjà qualifié, n'a qu'à bien se tenir. Si Cam (24 pts/9 rbds/0 pd pour 24 d'éval), adroit et présent au rebond , est l'incontestable MVP de cette soirée, mais cinq de ses partenaires affichent des évaluations à deux chiffres : Valentin (15/6/4/19), qui a vraiment mouillé le maillot, Will (4/8/3/17), impressionnant en défense, Antoine (13/4/5/17), auteur d'une formidable deuxième mi-temps, Richard (13/3/1/3) qui a maintenu l'équipe à flot dans les pires moments, Jonathan (9/2/2/11), qui a plutôt bien fait ce qu'il a eu à faire. En revanche, Michael (9/2/2/7) n'a guère brillé, Terry (2/0/0/4) n'a jamais été dans le coup et Petr (0/1/10), utilisé en dépit du bon sens, a passé le match sur le banc. Certes, ce succès fait du bien au moral et maintient le MSB en vie pour la suite de la BCL, mais la cohérence de certaines décisions d'Éric paraît échapper, de plus en plus souvent, aux supporters, qui s'interrogent : pourquoi priver Richard de toute la fin du match ? Pour avoir répondu, avec la manière, aux critiques ? Pourquoi autant de sévérité avec lui ou avec Petr et autant d'indulgence envers Michael, trop souvent décevant ? Il conviendrait de régler ces problèmes avant d'effectuer le périlleux déplacement dans les Mauges où les Choletais d'Erman Kunter attendent les Tangos de pied ferme...

[Merci à Dominique Breugnot pour ses photos.]